Yes, I want to dream [PV Mumus]

Ses parents étaient vraiment désespérants. Pire : ils étaient idiots et complètement aveugles. Oh, ce n'était pas dans les habitudes de Marlène d'insulter quelqu'un et encore moins ses procréateurs ; néanmoins, il y avait de quoi. Comme si ça ne leur avait pas suffi de détruire la vie de son frère ! Maintenant, il fallait qu'ils viennent démolir la sienne. Non, mais franchement, ils ne se rendaient pas compte que leurs enfants n'étaient pas dupes ? C'était si difficile à comprendre ? Apparemment, oui. Si, pour eux, l'argent remplaçait l'amour, c'est que plus personne ne pouvait rien pour eux. Et maintenant, elle en était arrivée à un point où elle avait pitié de ses parents. Encore une fois, ce n'était pas dans son caractère mais ils l'avaient tellement déçue par le passé qu'elle en venait à se demander si ils étaient vraiment ses parents. Mais comme on dit, on ne choisi pas sa famille... malheureusement. Sinon il y a bien longtemps qu'elle aurait choisi d'autres personnes.

La raison de la colère de la jeune Gryffondor ce beau matin était sans nuls doutes la lettre qu'elle venait de recevoir. Quelques instants plus tôt, quelque chose était venue toquer contre la petite lucarne de son dortoir, réveillant la jeune sorcière par la même occasion. En regardant de plus près, elle avait vu que c'était un majestueux hibou gris qu'elle ne reconnu pas, qui avait une lettre attachée à l'une de ses pattes. La fenêtre étant trop petite pour le laisser entrer et, consciente du fait qu'il ferait sûrement trop de bruit pour ne pas éveiller les autres filles, elle dû lui faire signe de voler jusqu'à la volière où elle le rejoindrait. Si elle n'avait pas été aussi curieuse, elle se serait roulée en boule sous la couette et se serait immédiatement rendormie. Mais, sa curiosité fut piquée au vif et elle ne pouvait rien faire contre ça. Après tout, pourquoi ne pas envoyer le hibou avec les autres, au moment du petit déjeuner ?

Pestant contre l'heure matinale, elle s'était levée en faisant bien attention à ne réveiller personne. Puis, elle s'était lavée et habillée le plus vite possible. Elle avait faim mais avait décidé de régler cette histoire avant toute chose. Marlène était donc montée à la Tour Sud avec l'étrange sentiment que ses parents n’étaient pas étrangers à cette 'affaire'. A moitié réveillée, elle mit quelques instants à trouver le chemin. Le château était pratiquement vide, sûrement parce qu'il était vraiment très très tôt. Entre sept heures et sept heures et demie, sûrement. Au moins, elle n'aurait pas à supporter les brimades des Serpentards - si elle en rencontrait sur son chemin - sur son air 'sortie-beaucoup-trop-tôt-du-lit'. Et puis, de toute façon, elle n'était pas vraiment d'humeur, aujourd'hui. Elle se promit d'aller se recoucher dès qu'elle aurait lu cette fichue lettre, pour récupérer une humeur plus fidèle à son caractère. Après tout, elle se voyait mal se mettre à crier contre la première personne qui lui adresserait la parole, juste parce qu'elle manquait de sommeil.

Arrivée dans 'l'antre des hiboux', elle n'eut aucun mal à retrouver celui qui l'avait réveillé ce matin : c'était le plus jeune de tous. Il vint se poser sur son épaule et tendit sa patte pour qu'elle puisse détacher la lettre. Elle le fit et reconnu immédiatement l'écriture. Les lettres de son prénom et de son nom étaient fines, à leur façon. Cette écriture ne pouvait appartenir qu'à une seule personne : sa mère. Elle fut surprise et resta figée un moment. Elle qui croyait que ses parents se fichait totalement d'elle. Ils avaient enfin trouvés le temps d'écrire ? Avaient-ils été licenciés ? Non, c'était impossible. Alors il devait se passer quelque chose de grave, car pour faire l'effort de lui écrire...
Elle hésita un moment, ne sachant pas trop quoi faire. Ouvrir la lettre, ne pas l'ouvrir ? Elle n'en savait rien. Mais, encore une fois, sa curiosité l'emporte et elle ouvrit son courrier, avant d'en entreprendre la lecture à voix haute :

"Chère Marlène,

Ton père et moi-même espérons que tu une bonne rentrée à Poudlard. Nous tenons encore à nous excuser pour le fait que tu n'es pas pu rentrer à la maison pour l'été, mais tu étais mieux chez ta tante.
Nous avons une mauvaise nouvelle à t'annoncer : tu ne pourras pas non plus revenir pour les vacances de Noël. Je sais que ça peut paraître un peu tôt, mais nous venons de programmer hier soir un voyage d'affaires pendant la période des fêtes de fin d'année. Bien sûr, si nous avions eu le choix, on se serait arrangé pour que l'on puisse passer Noël en famille. Malheureusement, nous ne pouvons pas faire autrement.

Voilà ton cadeau de Noël en avance. C'est un magnifique hibou, prends en bien soin. On espère aussi que ça te permettra de nous pardonner.

Sache que l'on t'aime,

Elise et William."

La jeune fille sentit les larmes lui venir aux yeux. Ce n'était pas comme si elle n'avait pas l'habitude : ils lui faisaient le coup presque tous les ans. Mais cette fois-ci, elle y avait vraiment cru ; elle avait vraiment espérée qu'ils avaient changés... De toute évidence, elle s'était trompée. En plus, ils avaient encore essayés de l'acheter en lui offrant un hibou. Elle alla s'asseoir dans un coin de la volière, là où il n'y avait pas de fientes d'oiseaux. Son hibou vint lui mordiller affectueusement le doigt, comme pour lui redonner de la joie. Elle lui adressa un petit sourire et adossa sa tête contre le mur, en fermant les yeux. Les larmes lui revinrent, mais il ne fallait pas qu'elle pleure : elle était plus forte que ça. Pourtant, c'était tellement dur de se dire que ses parents n'avaient aucune considération pour elle...

*Comme si ils m’aimaient…* pensa t-elle avec amertume.

Marlène qui avait toujours le sourire, habituellement, se sentait à ce moment même très triste… et seule, horriblement seule…

La plume à la main, un encrier en équilibre précaire au-dessus d’une pile de livre, Remus planchait sur une lettre. Lettre qu’il aurait déjà dû envoyer mais qu’il n’avait pas pris le temps de faire. Tous les ans, c’était la même chose, à son arrivée à Poudlard ses parents lui demandai des nouvelles dans une lettre de trois kilomètres de long et chaque année, il se faisait un devoir de répondre même si le cœur n’y était pas. Dans son dortoir, tous dormaient à poings fermés, surtout Peter dont la respiration parvenait aux oreilles du loup. Merlin qu’il aurait aimé être à sa place, en train de dormir comme un bienheureux plutôt que de plancher sur une lettre qu’il n’avait aucune envie d’écrire.

Après tout, quoi dire à des parents mis à part que tout va pour le mieux ? Parler de la vie en moins de deux jours n’était pas vraiment utile et puis…Il y avait tellement de tabou depuis que son père avait offensé Fenrir Greyback…Depuis qu’il avait été mordu. Remus adorait ses parents et les comprenait, se découvrir un fils Lycanthrope n’est pas ce qu’on pourrait rêver de mieux dans une vie mais il n’avait pas eu le choix ! On ne lui avait pas demandé son avis quand ça lui était tombé dessus, lui qui n’aspirait qu’a être comme les autres, il s’était retrouvé du jour au lendemain propulsé au rang de monstre…
Depuis ce temps, il avait encore plus de mal à parler, ne serait-ce qu’à ses parents qui mine de rien, sans le dire se faisaient un sang d’encre… Du moins il l’espérait…

Un quart d’heure passa, puis une demi-heure et rien ne venais. Dépité, il fini par ouvrir son baldaquin manquant au passage de faire tomber l’encrier et il observa son dortoir. Trois lits entourés de rideaux rouges… Voilà à quoi il devait penser pour avoir l’inspiration et la patience de coucher des mots sur du papier.

« Je vais bien, ne vous en faite pas… Tous ce passe pour le mieux
R.J Lupin»

Ce n’était sûrement pas ce qu’ils voudraient entendre mais il n’avait vraiment pas le goût de leur écrire un roman, et puis, il n’avait encore jamais fait aussi court alors, ils pardonneraient sûrement… Du moins s’ils la lisaient et qu’il ne lui mentait pas !

Calmement, le jeune homme quitta la chaleur de son lit et sans un bruit, il récupéra ses affaires avant de quitter le dortoir en prenant soin d’éviter les divers vêtements et autres objets éparpillés par terre. C’était comme qui dirait un véritable parcourt du combattant que de ne faire aucun bruit quand on quittait la pièce…

Simplement vêtu d’un jean et d’une cape, il avait traversé les couloirs du château à vitesse grand V le précieux écrit bien callé au creux de sa main. Il faisait un peu froid mais c’était la meilleure heure selon lui pour se diriger vers la volière, il y avait rarement du monde à cette heure ci et avec un peu de chance sur le retour, il ne croiserait personne non plus… Il n’aurait donc pas besoin de se justifier auprès des autres…

Cependant, rien ne va jamais bien dans la vie d’un Lycan, surtout quand on s’appelle Remus Lupin et que la chance ne s’est pas penchée sur votre berceau quand vous étiez petit ! Ainsi donc, il arriva, les cheveux en pétard, un écrit microscopique dans la main, il n’avait d’abord pas fait attention à la forme silencieuse cachée derrière les hiboux… il avait simplement pris une des chouettes de l’école, énoncé son adresse et finalement c’était approché de la fenêtre sans un bruit histoire de ne pas réveiller les oiseaux…

Cependant, un léger bruit le fit se retourner et lui permit d’analyser celle qui était là. Malgré la pénombre qui régnait encore dans la pièce, il lui sembla la reconnaître et son cœur se serra un peu de la voir ainsi : Assise par terre, l’air triste…

"Marlène ? Qu’est-ce que tu fais là ?"

Remus n’aurait pas pu mieux exprimer sa surprise de voir ici la Gryffondor. Il ne lui laissa d’ailleurs pas le temps de répondre et traversa l’espace qui les séparai en quelques enjambés.

"Qu’est-ce qui t’a mi dans cet état ? Ce n’est pas grave au moins ?"

Bon, il ne la connaissait peut-être pas assez intimement pour ce permettre ça mais il avait toujours apprécié Marlou… Surtout pour ce qu’elle dégageait d’ordinaire. La voir comme ça le mettait mal à l’aise et triste pour elle.

"Marlène ? Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui t’a mise dans cet état ? Ce n’est pas grave au moins ?"

A ses mots, Marlène leva les yeux vers la provenance de la voix et elle put découvrir un jeune homme qui n'était autre que Remus Lupin, un de ses amis. Il était lui aussi à Gryffondor, bien évidemment. De toute façon, le blason rouge et or collé sur sa poitrine ne faisait que le confirmer. Elle était tellement préoccupée par la lettre qu'elle venait de recevoir qu'elle ne l'avait même pas vu arriver. Elle le dévisagea un instant, un peu surprise. En effet, elle ne s'attendait pas vraiment à 'recevoir de la visite'. Quand elle était arrivée ici, il était très tôt et elle était persuadée que la plupart des élèves étaient encore couchés. A moins que, à force de se morfondre, le temps avait vite passé… Si ça se trouve, elle était là depuis près d'une heure, peut-être plus ! Ou alors, c'était juste le jeune homme qui s'était levé très tôt… Elle se mit à frissonner, sentant un soudain vent froid passer. Elle venait de se souvenir que, en raison du grand nombre de fenêtres présentes ici pour faciliter le départ et l'arrivée des hiboux, il faisait très froid. Et puis le temps qui régnait dehors n'arrangeait en rien les choses. Alors, de toute manière, que ce soit la première solution ou la deuxième la bonne, elle était convaincue que les élèves préféraient rester au chaud dans leurs salles communes, plutôt que de monter dans le Tour Sud qui était pleine de courant d'air. Donc, vraiment, la présence du jeune sorcier l'étonnait. Mais, après tout, il devait avoir ses raisons tout comme elle avait les siennes.

Une fois l'effet de surprise passé, la jeune sorcière repensa aux mots que le Gryffondor lui avait adressés. Oh, il ne fallait pas croire : elle aurait adoré lui dire que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Sauf que, voilà : ce serait mentir et la jeune fille détestait faire ça. En effet, elle ne savait pas si ça avait un rapport, mais depuis qu'elle avait seize ans, il n'y avait pas grand chose qui allait dans sa vie. Mais elle n'était pas du genre à s'apitoyer sur son sort. Plus à s'apitoyer sur le sort des autres, pour tout dire. Et puis, peut-être que rien n’allait depuis sa naissance mais qu’elle venait seulement d’acquérir la maturité requise pour le comprendre. De toute façon, la question n’était pas là ; elle n’était pas vraiment d’humeur festive et c’était tout. Néanmoins, elle se voyait mal l’expliquer à qui que ce soit et encore moins au jeune homme en face d’elle pour la simple et bonne raison qu’elle ne voulait pas l'embêter avec ça. En même temps, elle n’allait pas se lever et partir. Ce n’était pas très poli et puis de toute façon, ce n’était pas dans ses habitudes. Dans ce cas, comment pouvait-elle lui expliquer qu’elle n’avait jamais eu une très bonne relation avec ses parents et que ça se dégradait de jours en jours ? Comment lui dire qu’elle en souffrait, bien qu’elle ne le montrait pas ? Ce serait beaucoup trop compliqué à narrer et elle ne savait pas si elle en aurait le courage…

"Regarde… "

Et la jeune sorcière tendit sa lettre à Remus, pour qu’il la lise. Pourquoi, me dirait-vous ? Pourquoi tendait-elle un courrier assez… personnel à une personne qu’elle ne voulait pas ennuyer, bien que ce soit un de ses amis ? Pourquoi ressentait-elle absolument le besoin de se confier à quelqu'un ? Elle-même n’en savait rien. C’était juste qu’elle était tellement lasse de garder tout ça pour elle… Peut-être ne comprendrait-il absolument rien à ce message écrit de la main des parents de Marlène ; peut-être la prendrait-il même pour une folle. Mais elle s’en fichait, maintenant. En cet instant, plus rien n’avait d’importance, tellement elle était ravagée par l’intéressement de ses procréateurs. Alors il pouvait bien partir, la regarder bizarrement, ne pas accepter la lettre ou même se moquer d’elle : elle s’en moquait, complètement. Ce matin, elle n’était plus vraiment la même. Ce n’était pas la Marlène que tout le monde connaissait, non : c’était une jeune sorcière triste et désespéré. Et peut-être en faisait-elle des tonnes, oui, c’était bien possible ; mais elle n’en avait pas l’impression et ne s’en rendait pas compte…

L’étonnement devait sûrement se lire sur le visage du jeune homme quand il vit le petit bout de parchemin, la lettre pour être plus exact. Lettre qui devait sûrement être à l’origine de l’état plutôt moyen de la jeune fille. Il hésita tout d’abord à tendre la main pour prendre le petit bout de papier. Non pas qu’il ait peur de ce qu’il pouvait contenir mais plutôt pour être sur que c’était vraiment ce qu’elle voulait. Qu’elle ne regretterai pas ensuite son geste. Finalement et voyant qu’elle semblait décider, il s’abaissa pour arriver à sa hauteur et il prit le petit bout de parchemin avant de regarder attentivement ce qui y était écrit. Les mots qui défilaient devant ses yeux ne voulaient pas dire grand chose pour lui, il ne connaissait pas assez bien la famille de Marlène pour se permettre d’émettre un jugement mais d’après le visage fermé de la Gryffondor, il savait simplement qu’elle n’appréciait pas ou peut-être qu’elle se sentait rejeter, triste de ne pas avoir la possibilité de voir les siens…

« Oh… »

Ce fut la seule réaction qu’il eut après avoir lu une première fois le parchemin et avant d’ouvrir la bouche une nouvelle fois, au risque de dire une ânerie, il préféra relire les mots inscrits sur le papier, avant d’étudier attentivement la jeune fille. C’était un peu étrange comme situation, deux Gryffondors au milieu d’une volière, accroupis ou assis devant un bout de parchemin qui pour tous novices ne disait rien de mal.

« Pas très agréable de bon matin… Je comprends que ça puisse te mettre dans cet état mais… Franchement Marlou ? Il n’y a pas que ça non ? »

Dans son élan de sympathie, il ne s’était même pas rendu compte qu’il venait de l’appeler par un surnom plus ou moins idiot, sûrement une déformation causée par les Maraudeurs… Quoique… bref, il en revint rapidement au sujet car même si ce n’était pas un spécialiste en matière de relations familiales et de sentiments féminins, même s’il ne comprenait pas vraiment, il n’était pas idiot et se doutait bien que ceci ne faisait pas tout. Marlou, comme il venait de l’appeler ne devait pas être dans cet état rien qu’a cause de ces quelques lignes, il y avait sûrement plus ou du moins autre chose de n’importe quelle sorte.
Choses que selon Remus, elle devait exprimé au risque de rester figée dans cet état de tristesse pendant un long moment. Des jours, peut-être même une semaine…
Inconcevable d’ailleurs selon le jeune homme. Il allait donc prendre le temps, après tout, c’était une chose qu’il faisait particulièrement bien…Ecouter les autres et essayer de les aider, choses que lui-même n’arrivait pas à faire quand les rôles s’inversait… Cruel tableau à l’horizon …

Marlène n'en pouvait plus. A vrai dire, cela faisait déjà quelques jours qu'elle gardait toute cette tristesse en elle, pour ne pas montrer qu'elle allait mal. Ce n'était pas par pudeur, non ; c'était surtout par fierté. Et puis la jeune femme avait toujours été celle qui consolait, qui rassurait. Celle qui ne craquait jamais, le pilier sûr, la fille bien, quoi. Alors, vous pensez bien, elle ne pouvait pas se permettre de laisser couler ses larmes devant tout le monde de la sorte. De toute façon, ce n'était pas dans son caractère de pleurer pour un rien. Mais, là... ce n'était pas pour un rien. Et pourtant, elle aurait tellement voulu que ce soit pour une histoire puérile, pour une amourette de fin d'adolescence, pour une dispute idiote avec une amie... sauf que, non, ce n'était pas si anodin, bien au contraire. De ce fait, malgré la barrière de ses paupières closes, un flot de larmes inondait ses joues, sans qu'elle puisse y faire quelque chose, à son plus grand dam. Elle avait l'impression de pleurer pour une dizaine de gens. Ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas relâché la pression... Personne ne l'avait jamais vu pleurer. Sauf Remus, maintenant.

"Oh…"

Ce n'était pas exactement le mot que Marlène aurait placé à la lecture de cette lettre, mais elle comprenait parfaitement l'étonnement du jeune Gryffondor. Après tout, il arrivait et lui demandait si elle allait bien et, pour toute réponse, elle lui tendait le mot qu'elle venait de recevoir de la part de ses parents. Ceci ajouté au fait que Remus ne connaissait absolument pas sa famille, cela devait faire un beau mélange bien incompréhensible pour le lycanthrope. Elle-même se demandait si elle aurait tout compris, à sa place. Un peu inquiète, malgré son état, d'embêter son ami avec son histoire qui ne devait l'intéresser que très peu par pure politesse, elle ouvrit la bouche comme pour parler et sortir une phrase qui lui dirait de ne pas faire attention, quand la voix du jeune Lupin la coupa dans son élan.

"Pas très agréable de bon matin… Je comprends que ça puisse te mettre dans cet état mais… Franchement Marlou ? Il n’y a pas que ça non ?"

La jeune Gryffondor ne put s'empêche d'esquisser un petit sourire au surnom que venait de lui donner son ami. Marlou ? Encore une oeuvre des Maraudeurs, certainement. Décidément, ils étaient incorrigibles. Néanmoins, il fallait bien avouer que ça lui faisait beaucoup de bien d'avoir des amis si joyeux ; son moral remontait un peu. Mais elle ne parvenait quand même pas à oublier ses soucis, qui pouvaient paraître bien mince aux yeux de certaines personnes mais qui semblait être des obstacles insurmontables pour elle. Mais ne disais t-on pas qu'il fallait voir l'arc en ciel et pas la pluie ?

Tout en essayant de stopper - en vain, car il fallait bien que ça sorte - son flot de larmes, elle répondit tant bien que mal à Remus.

"Si seulement ce n'était que ça... ils me pourrissent la vie depuis que je suis née, tu comprends ? Je n'en peux plus de leurs lettres à répétions pour m'annoncer quelque chose que je sais déjà ! J'en ai plus que marre de recevoir des cadeaux de leur part pour que je les pardonne de leur manque d'affection ! Je n'ai pas besoin de parents de ce genre-là..." expliqua t-elle d'une voix tremblante, emplie d'émotions.

Un peu honteuse de se laisser aller de la sorte devant Remus qui n'avait rien demandé et qui devait sans doute la prendre pour une folle et une idiote, elle enfouit son visage dans ses mains, complètement extenué. Mais elle ressentait quand même un grand bien d'avoir laisser sortir ce qui lui faisait mal depuis tant d'années, même si le Gryffondor n'avait peut-être pas tout compris. Pour l'une des premières fois de sa vie, elle s'était confié à quelqu'un sans retenue...

Et c'était très bien comme ça.

Il ne savait plus quoi faire pour arranger les choses. Ecouter Marlène se lamenter et pleurer ne serait sûrement pas suffisant mais lui, que pouvait-il y faire? Il ne pouvait quand même pas porter sur ses épaules tout le malheur du monde? Il ne pouvait pas aider toutes les personnes qui n'allaient pas bien...Il ne pouvait pas faire ce qu'il n'était pas capable de faire pour lui-même! C'était simplement impossible, inconcevable, trop compliqué...
Et pourtant, comme toujours, il allait essayer, faire en sorte que les choses aillent mieux, que le sourire revienne sur le visage de la Gryffondor même si lui, devait passer sa matinée ici au milieu des hiboux.

Pourtant, rien ne venait, son esprit faisait une sorte de blocage. Que dire et que faire mis à part regarder, rendre la lettre et écouter? Elle avait pourtant l'air d'avoir tout dit... Dans un élan de lucidité, il se vit pourtant la prendre dans ses bras, par pure amitié bien sûr...Jamais il n'aurait pu faire ça autrement, du moins pas avec une fille de Gryffondor, pas avec Marlène McKinnon...

"Je suppose que tout ce que je dirais ne servira à rien Marlou mais...Je peux essayer..."

Remus ne savait pas si elle s'était calmée, si elle avait cessé de pleurer mais rester ainsi, dans cette position le mettait de plus en plus mal à l'aise et il préféra la lâcher en regardant ailleurs de peur sans doute de rougir s’il croisait son regard ou simplement pour ne pas la gêner d'avantage...
Il n'en savait rien, c'était un peu confus dans son esprit au fur et à mesure que les choses avançaient. Il ne savait quoi dire et faire une autre démonstration de gentillesse ou de tendresse n'était peut être pas nécessaire... Ca servirait sûrement plus à la rendre mal à l'aise, elle aurait peut-être une impression de pitié...

Merlin! Pourquoi n'était-elle pas tombée sur Sirius, il aurait sûrement mieux réussit que lui à consoler Marlène, lui aussi empoté qu'une moule quand il s'agissait de parler, de s'exprimer sur des sujets sensibles, lui qui n'y comprenait rien aux filles et qui le démontrait un peu plus tous les jours... Merlin...Elle était vraiment mal tombée avec lui...Vraiment mal...

"Ecoute Marlène, je ne peux pas dire que ce ne soit pas grave mais si vraiment tu le savais...Ne leur fait pas le plaisir de te mettre dans des états pareils! Je ne sais pas moi...Hurle...Lance un sort, tape contre un mur...Tout sauf ça..."

Il passa une main sur son visage pour récupérer une larme. Pleurer faisait souvent du bien mais se rendre malade et tout garder n'était pas bon...Autant se mettre à hurler un bon coup, au moins après, on se sentait fatigué et ça passait mieux, la rancune partait pour laisser place pendant quelques temps au vide et ensuite...Hop... La vie reprenait...

Marlène comprenait parfaitement qu'elle prenait Remus de court et elle s'en voulait un peu pour ça. En effet, la jeune Gryffondor avait l'horrible impression de reposer ses problèmes sur les épaules du jeune homme elle se sentait donc coupable de le mêler à tout ça, alors qu'ils se connaissaient à peine. Elle voyait très bien qu'il faisait tout ce qu'il pouvait pour la rassurer et la réconforter et ces efforts lui regonfla un peu le moral, car elle était contente de savoir qu'elle avait au moins un ami sur qui compter, même si les deux jeunes gens ne s'était que très peu parlés. Il fallait dire que c'était très rare que la jeune femme se sente mal et déprimée à ce point. En plus, la plupart du temps, elle le cachait. De ce fait, elle n'avait pas souvent eu l'occasion de 'tester' ses proches sur ce point. De toute façon, elle n'en ressentait pas le besoin. Marlène était le genre de personne qui possédait une confiance - parfois aveugle - envers sa famille (enfin, son frère) et ses amis. Ce trait de caractère avait d'ailleurs parfois tendance à être naïf, car elle avait beaucoup trop tendance à croire en n'importe qui. Du coup, elle ne vérifiait pratiquement jamais la bonne foi de quelqu'un qui lui paraissait quand même étrange et elle s'était donc souvent fait bernée. Néanmoins, elle continuait à croire en ses proches...

Quand elle sentit Remus la prendre gentiment dans ses bras, ce fut à son tour d'être étonnée. Marlène savait pertinemment qu'en dépit de tout ce qu'il pourrait dire, il restait un garçon gentil mais timide, ce qui, pour elle, n'était pas vraiment un défaut. De ce fait, la jeune fille se sentit vraiment rassurée car elle savait que le lycanthrope avait pris sur lui pour lui démontrer ce geste d'amitié pure et simple. Et, même si il la relâcha quelques minutes après, les joues légèrement rougissantes, un petit sourire attendri ne put s'empêcher d'étirer ses lèvres.

"Merci, Remus..." murmura t-elle.

Pour lui montrer quelle était reconnaissante de sa présence ici, elle essaya tant bien que mal d'atténuer ses pleurs, même si les larmes continuaient à tracer leurs sillages sur ses joues. Et puis, comme pour la rassurer encore plus, il lui proposa de lancer un sort ou de taper contre un mur. Ce n'était pas une mauvaise idée, à bien y réfléchir. Après tout, ça pouvait défouler, comme les coups de poing contre un punching-ball. Et si elle trouvait un Serpentard pour s'y défouler ?

"Dit... tu crois que si je lance un sort sur mes parents, je risque Azkaban ?" demanda t-elle d'un ton qui se voulait léger.

Bien entendu, c'était une petite blague qu'elle avait lancé dans l'espoir de détendre un peu l'atmosphère et pour se changer les idées, il fallait bien l'avouer.

"Par contre, je veux bien te promettre de ne plus pleurer pour eux..."

Tout du moins, plus devant son ami...

[Désolée, post médiocre... je me rattraperais au prochain =D]

Remus fut quelque peu soulagé de l'entendre prononcer plus de deux mots et de réussir à aligner une phrase, ça au moins, c'était déjà un peu plus la Marlou qu'il connaissait et c'était au moins, qu'il avait fait quelque chose de bien en cete journée!

Loin d'être parfaitement heureux cependant, il ne put s'empêcher de rire légèrement quand elle lui demanda si lancer un sort à ses parents l'enverrais à Azkaban! C'était du Marlou tout craché ça, au moins, même si elle était toujours un peu tristounette, elle faisait l'effort... C'était tout mignon mais bon...Maintenant, il fallait surtout qu'il se concentre sur sa réponse afin de ne pas faire jaillir un nouveau flot de larme.

"Si tu veux vraiment faire ça, attends au moins d'avoir 17 ans... C'est mieux et puis au moins, il te reste en attendant Poudlard car à mon avis, La cuisine d'Azkaban est bien moins bonne..."

Il avait répondu ça avec un petit sourire en coin, sur le ton qu'il pensait le plus approprié, l'ironie mais son sérieux revint bien vite quand elle entâma un nouvel aspect de la conversation, plus sérieux et moins ironique.
Remus essuya rapidement les dernières larmes qui coulaient sur le visage de Marlène avant de se redresser pour lui tendre la main. Attendant qu'elle la prenne, il lui répondit clairement, tout en souriant :

"Ca fait parfois du bien de pleurer Marlou mais autant parler du problème avant de se transformer en fontaine dans la volière...C'est beaucoup mieux et puis, les filles ont sûrement beaucoup de bons conseils sur le sujet non?"

Ben oui, une fille était à la base plus sensible et souvent plus apte à répondre à de telles questions et à trouver les mots justes. Ceux qui à peine prononcés permettait à la personne de se sentir mieux et de repartir aussi vite que possible afin de continuer la vie et surtout passer une journée normale, sans trop se prendre le chou.

Bien entendu, Marlène n'avait jamais eu l'intention de jeter un sort à ses parents, ni de leur faire du mal. D'accord, ils étaient insupportables, égocentriques et carrément détestables, mais c'était ses procréateurs, tout de même ! Premièrement, elle leur devait la vie. C'était un argument irréfutable. Eh oui, à votre âge, vous devriez savoir que les enfants ne naissent pas dans les choux et qu'ils ne sont pas apportés par une cigogne. Il faut un homme, une femme, beaucoup d'amour et... bref, nous ne sommes pas là pour expliquer la façon de concevoir un bébé. Si vous n'êtes pas au courant, inquiétez-vous et demandez à vos propres parents. Tout ça pour dire que, deuxièmement, c'était eux qui l'avait élevée. Malgré tout ce qu'elle pourrait dire et penser sur William et Elise McKinnon, elle s'était forgé ce caractère si particulier en partie grâce à ses parents. Et puis, même si quelques valeurs parmi celles qui lui avait inculqués n'étaient pas parfaitement en accord avec les idées de Marlène, elle ne pouvait pas se plaindre de son éducation qui fut presque parfaite, bien que ce soit sa nourrice qui se soit occupée d'elle et de son frère, la plupart du temps. Mais bon, ce fut pendant cette période de sa vie qu'elle acquit sa maturité. Obligée de se débrouiller seule avec son frère, elle n'avait pas le choix. De ce fait, elle ne regrettait absolument pas cette époque.

Sortant de ses pensées, elle ne pu s'empêcher de rire à la remarque de Remus. Bien qu'elle n'ait jamais fait un séjour à Azkaban - et elle avait entendu dire que c'était bien mieux ainsi -, la jeune Gryffondor se doutait un peu que la qualité de la nourriture était meilleure à un endroit qu'à l'autre. Après tout, cette fameuse prison n'était pas réputée pour posséder un climat de vie favorable à la bonne humeur et à la sympathie, surtout à cause de la présence d'une centaine, peut-être plus de détraqueurs. Non, décidément, ce ne devait pas être agréable du tout de passer des années, parfois même sa vie dans ce genre d'endroit. Marlène frissonna en imaginant ce que tous les prisonniers devaient endurer là-bas. C'était sûr que la plupart d'entre eux l'avaient mérité, mais quand même ! Il ne fallait pas que ça tombe dans une affaire inhumaine. En tout cas, elle se surprit à espérer de ne jamais y mettre les pieds. Ni elle, ni ses proches, d'ailleurs. Ce serait certainement horrible de devoir aller leur rendre visite à chaque fois. Si elle en avait le droit, bien entendu...

"Je crois que la bonne cuisine me manquerait beaucoup... bah, juste pour ça, je vais attendre mes dix-sept ans... voir ne rien faire du tout." ajouta t-elle en faisant semblant de réfléchir à ses prochains actes.

La jeune Marlène attrapa la main de son ami et se releva. Elle épousseta les poussières qui s'étaient déposées sur sa robe et cela permit à Remus de ne pas pouvoir voir le regard de la Gryffondor s'assombrir quand il avança l'idée qu'elle aurait pu en parler à ses amies. Elle ne voulait pas le faire et surtout, elle ne pouvait pas. Celle-ci avait d'autre problèmes à gérer et elle ne voulait pas en prime mettre les siens sur leurs dos. Et si elle en avait parlé à Remus, c'était simplement car elle avait craqué. Au tout début, ça n'avait pas été son intention de tout lui révéler, pour la simple et bonne raison qu'elle aurait eu l'impression de l'embêter avec tout ça. Et c'est ce qui s'était produit. Elle s'en voulait presque de lui en avoir parlé car elle se demandait si ça ne le dérageait pas plus qu'autre chose.

"Je ne pense pas que j'aurais pu leur dire... Elles ont elle-même beaucoup de problèmes et elles n'ont pas l'habitude que ce soit même qui sollicite leur aide... tu comprends, c'est moi qui arrange tout d'habitude, pas le contraire..."

Elle releva ses yeux sur le visage du jeune homme et le fixa un instant, avant de reprendre la parole.

"Et puis j'aurais beaucoup trop l'impression de les déranger avec tout ça." ajouta t-elle avec une certaine amertume contre elle-même.

Encore une fois, elle avait l'impression d'en avoir trop dit. Mais les mots sortaient tout seul et elle avait l'horrible impression de ne pas pouvoir les retenir...

Et ben voila! Ca c'était la Marlou qu'il connaissait! Enfin, c'était la Marlène qu'il voyait tous les jours, chaque fois qu'il allait en cours, remontait dans sa salle commune, allait dans la grande Salle, bref... La Marlène que tous les élèves de Poudlard connaissait... Celle qui était rigolote et qui faisait en sorte que tout tourne rond dans son petit monde. Pourtant...Il se doutait bien qu'elle n'était pas toujours ce qu'elle montrait, personne ne peut-être toujours joyeux, avoir envie de rire et de sourire, s'occuper des autres. Non, il y avait toujours un moment où ça n'allait pas, ou ça n'allait plus et c'était dans ces moments là que les amis se devaient d'êtres présents, au moins pour que tout aille bien...

Après tout, Marlène le faisait bien elle alors pourquoi pas les autres? C'était quand même un monde ça, que d'avoir peur de parler aux autres...Heu, notez l'erreur. Remus Lupin, vient lui-même de penser que c'était un monde que de ne pas pouvoir avouer ou simplement parler à quelqu'un! Lui qui se fait une montagne de dire une chose tout à fait simple à une fille, lui qui rougit dés que les sujets deviennent un peu trop personnels et surtout...Lui qui ne parle de ses problèmes à ses amis que quand il n'a plus aucunes autres solutions! Sans oublier le fait qu'a chaque fois, il à l'impression qu'un rouleau compresseur lui passe sur le coeur et le corps...

Il fallait pourtant qu'il redescende un peu sur terre, pour l'instant, on ne parlait pas de lui et de ses petits problèmes mais bien de Marlène et de son problème du jour! Là était toute la différence car là, au moins, aucun mots ne serait prononcer en ce qui concernait les ennuis de Remus, tout devrait et tournerait autour de Marlène et en tant qu'ami ou du moins connaissance, il se devait de ne pas se perdre dans ses propres pensées mais bien d'écouter et de comprendre ce qu'elle lui disait.

Après ce petit moment d'égarement, il eu quelques difficultés pour se reconcentrer mais rien n'y paraissait. Du moins, c'était ce qu'il espérait, qu'elle ne remarque surtout pas que pendant un bon moment, il avait perdu le fil... Etait partit sur un autre planète bref...N'avait rien suivi... Où en étaient-ils restés? Ah oui... Parler aux autres... Remus connaissait bien cette sensation, celle qu'on à lorsque l'on parle et que le doute s'installe, cette petite voix qui vous dit que vous ennuyez tous le monde et qu'ils s'en fiche totalement... Oui, il connaissait et il savait aussi que c'était souvent faux.

"Tu sais Marlène, que tu ne veuille pas leur en parler, je comprends. Mais que tu ais peur de les ennuyer en parlant de ça... Je... Je pense qu'elles sont assez mature pour elles-mêmes sentir que tu en as besoin si tu ne veux pas exploser... Et puis se sont tes amies non?"

Ouh...Que c'était facile de dire une chose pareille! Dire que parce qu'elles sont ses amies, elle sont censées comprendre ou au moins écouter! C'était vraiment très facile de dire une telle chose alors que lui-même y croyait difficilement!
Parce que, bien qu'il juge que les ampis soient là pour ça aussi et non pas seulement quand tout va bien, il doutait plus souvent que ces derniers aient vraiment envies de connaître tous vos petits soucis... Enfin ce qu'il pensait n'avait pas grand chose à voir avec le présent de la conversation non?

"Et puis, très franchement Marlène si tu à vraiment l'impression de les déranger quant tu ne vas pas bien et bien...C'est peut-être qu'elles ne sont pas vraiment des amies non? Il faut bien pouvoir parler de tout et de rien, les amis ne sont pas là uniquement quand tout va bien..."

Bon, ça c'était plus vrai quoique sensiblement la même chose. Ne venait-il pas de dire les mêmes propos en une seule fois? A croire qu'en ce moment, il était réellement perturbé pour sans cesse transformer ce qu'il disait en une toute autre chose...